cet exposé partira d'une typologie des modèles d'évaluation intégrés qui sont mobilisés dans la plupart des scénarios du GIEC pour décrire l'interface économie/climat. Il s'attache ensuite à montrer pourquoi la stabilité dans le temps des structures de modélisation (depuis les années 70), si elle est en partie due aux conditions économiques du développement de la 'petite industrie' des modèles, s'explique surtout par un mode de représentation des changements techniques qui lui-même résulte d'affrontements théoriques importants au sein des sciences économiques autour de l'usage de fonctions de production pour décrire des schémas de croissance. On montrera comment ceci à déterminé des choix de structures de modélisation qui, par dépendance au sentier, ont créé une irréversibilité qui constitue aujourd'hui un point de blocage pour relever deux défis méthodologiques majeur pour la 'nouvelle génération' des modèles intégrés:
– l'intégration dans un cadre cohérent des flux physiques (énergie, matériaux), des flux économiques dans leurs inscriptions spatiales et des systèmes financiers pour permettre un dialogue maîtrisé entre sciences économiques, sciences de l'ingénieur et sciences de l'univers,
– l'écriture de schémas de croissance ne soient pas en équilibre (ou qui ne supposent pas un retour rapide à l'équilibre) mais qui soient en même temps contrôlables numériquement éviter un face-à-face entre modèle de croissance 'en âge d'or' et modèles intrinsèquement 'collapsologiques',
- le contrôle des équilibres et déséquilibres dans des architectures couplant des systèmes à temps caractéristiques différents: systèmes économiques, systèmes financiers, systèmes technologiques, systèmes naturels
On conclura par des réflexions personnelles sur les liens nécessaires à construire en communauté des 'modèles intégrés' et communauté des mathématiques appliquées